Nomenclature

Caloenas nicobarica (Linnaeus, 1758)

Columbidae

Statut du taxon : accepté
Synonymie : Columba nicobarica Linnaeus (1758).
Noms vernaculaires : nicobar à camail, pigeon nicobar ; Engl. nicobar pigeon.

Bibliographie

Goodwin Derek, Pigeons and Doves of the World, 1977.

R. Howard & A. Moore, A complete checklist of the Birds of the World, Oxford UP, 1980.

B.M. Beehler, T.K. Pratt & D.A.Zimmerman, Birds of New Guinea, Princeton University Press 1986.

Collectif, Handbook of the birds of the world, Volume 4 - Lynx Edicions 1997.

Collectif, Illustrated checklist of the birds of the world, Volume 1 - Lynx Edicions 2014.

 

Iconographie : En recherche d'illustration pour ce taxon (in search of illustration for this species)

Collectif, Handbook of the birds of the world, Volume 4 - Lynx Edicions 1997 : 2.

Urban Jacques : 1 et 3 (carte de distribution).

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Description détaillée

 

Caractéristiques : Avec environ 40 cm de long pour un poids de 460-525 g, ce pigeon appartient aux plus grandes espèces de la famille. Il a une queue courte mais des ailes proportionnellement longues puisqu'elles atteignent la moitié de la queue. Le mâle a la tête, le cou et la partie supérieure de la poitrine grisâtre à noirâtre à reflets bleus et pourpres très voyants. Les plumes de son cou sont remarquables par leur longueur, ressemblant en cela aux plumes de la pintade vulturine et forment une sorte de collier. La queue et les sous-caudales sont blanches : l'ensemble du plumage est d'un vert foncé plus ou moins brillant et cuivré. Les rémiges sont noires. Iris brun, volumineux, rarement blanchâtre. Bec noirâtre surmonté à la base d'une caroncule plutôt molle. Pattes pourpre-foncé, proportionnellement plus longues que les pigeons de sa taille. La femelle est un peu plus petite ; sa caroncule est moins volumineuse et son plumage moins cuivré, avec les plumes du cou noires et nettement moins longues. La sous-espèce C. n. pelewensis est plus petite, plus bleuté et a les plumes du cou moins longues : ces caractéristiques ne sont pas suffisamment remarquables pour la définition d'une sous-espèce et de ce fait nous ne la validons pas en tant que telle.

 

Mœurs : Le pigeon de Nicobar fréquente les forêts denses, les mangroves, les broussailles des petites îles, même sur les plus petits îlots qu'il colonise en fonction de ses besoins, jusque vers 700 m d'altitude. Il y est très discret et très peu visible, d'autant plus qu'il est rare dans toute son aire, abondant seulement sporadiquement, notamment dans les zones où les fruits sont nombreux. En général on le rencontre par couple ou en solitaire. Occasionnellement, lors de mouvements migratoires il visite sans vraiment s'y installer les grandes îles. Sa nourriture secompose essentiellement de graines, de fruits (donc y compris leurs noyaux) et de toutes sortes d'invertébrés qu'il recherche sur le sol comme les genres Geotrygon et Gallicolumba. La plupart du temps ses activités ont lieu au crépuscule et occasionnellement pendant la journée. Ce comportement est sans doute responsable de ses yeux proportionnellement important et de sa queue blanche, alors très visible lorsde la fuite et non au repos. Le reste de la journée il se repose dans les arbres. Il se déplace rapidement sur le sol grâce à ses pattes assez longues ainsi qu'en vol, toujours rapide, avec son cou assez long et ses grandes ailes caractéristiques.

 

Espèce grégaire et sociable, le pigeon nicobar niche en colonies plus ou moins importantes (jusqu'à 1000 couples dans les plus grandes), dans les arbres, plus rarement dans des broussailles. Ce comportement est parfois un inconvénient car les colonies de certains îlots souffrent de la promiscuité avec les activités humaines. En revanche il est avantageux en captivité où il est alors possible de réunir plusieurs couples dans une vaste volière. Le nid est une plateforme de brindilles et est habituellement construit de entre 2 et 5 m (au-delà de 10 m si la colonie est souvent dérangée par les activités humaines). La ponte ne comprend qu'un seul œuf blanc et la saison de reproduction s'étale pratiquement toute l'année compte tenu de son aire de répartition ; une seule ponte par an. Sa nidification en captivité est irrégulière mais assez fréquente, surtout si on a pris soin de placer des cagettes soit dans les arbres même, soit contre les parois de la volière en les protégeant des intempéries.

 

Statut : cette espèce est considérée en déclin dans la plupart de son aire à cause des activités humaines qui empiètent très souvent sur les lieux de nidification, notamment dans toutes les îles dépendant de l'Indonésie. Dans beaucoup de régions ce pigeon est toujours chassé pour la consommation et, dans une moindre mesure, pour le commerce d'oiseau d'ornement notamment aux Philippines. Selon l'UICN la seule réponse pour contrer ce déclin se limite au contrôle du commerce international avec son inscription à l'Annexe I de la CITES. Si cela limite le commerce des oiseaux captifs dans les pays occidentaux et empêche l'élevage ex-situ cela n'enraye en rien le déclin des oiseaux dans leur habitat. Rien n'est entrepris pour la sauvegarde des zones de nidification où la pression humaine est forte, rien concernant la création d'aires de protection, rien donc pour encourager une conservation ex-situ et les réintroductions futures. L'espèce, si elle est assez répandue dans de nombreux parcs zoologiques, ne fait l'objet d'aucun programme sérieux de conservation dans l'optique de réintroductions et les naissances ne servent qu'à alimenter les échanges entres parcs : bref, aucun intérêt pour l'avenir des populations naturelles.

 

Origine géographique : espèce présente depuis les îles Andaman, Nicobar et l'archipel Mergui jusqu'aux Philippines au Nord et aux Petites îles de la Sonde au Sud. Elle atteint également les îles Salomon, l'archipel Bismarck et les îles du Sud de la Nouvelle Guinée mais est aussi présente dans diverses îles de Malaisie ou de la péninsule indochinoise. En revanche elle est absente des grandes îles comme Java, Sumatra, Bornéo, Sulawesi ou une très grande partie de la Papouasie-Nouvelle Guinée.

 

Statut dans la nature : en danger ; vulnérable ; pas globalement menacée ; fréquente ; abondante

Elevage en Europe : aucun ; occasionnel ; peu commun ; commun ; abondant

Taxons inférieurs : 2 sous-espèces référencées mais pelewensis est controversée à ce rang qui vient d'une classification typologique pointilliste.

 

Sous espèces :

nicobarica Linnaeus, 1758 : voir ci-dessus

pelewensis Finsch, 1875 : endémique des Palau