Columba livia J. F. Gmelin (1789).

Description détaillée

Taxinomie: le pigeon biset est l'ancêtre de nos pigeons domestiques, aussi bien ceux des villes qui ressemblent quasiment à l'espèce sauvage que toutes les races rencontrées chez les Colombophiles (pigeon-paon, culbutant, mondain, capucin etc ... ). Il est proche parent de C. rupeslris d'Asie centrale et de C. leuconota de l'Himalaya. Il est très difficile de savoir à quel points certaines populations dites naturel­les et référencées comme des sous-espèces ont été affectées par des métissages avec les populations domestiques redevenues sauvages.

Caractéristiques :  Le pigeon-biset mesure environ 30 à 34 cm et possède un plumage gris cendré-bleuté, plus foncé sur la tête et le croupion alors que les couvertures alaires sont plus pâles. le bas du dos est blanchâtre. La queue est terminée par une bande noirâtre. Bord extérieur des deux rectrices extérieures blanc à la base ; le dessous des ailes est blanc. Les ailes sont également traversées par deux barres bleu-noir plus ou moins liserées de clair. Les côtés du cou sont vert-métallisé à reflets pourprés surtout à l'avant du cou et sur le haut de la poitrine. Le bec est couleur plomb à noir avec la cire blanche ; iris orange cerclé d'une peau orbitale gris-bleu. Pattes pourprées. La femelle est un peu plus grisâtre et ses iridescences sont moins prononcées. Juvéniles encore plus ternes y compris les yeux et les pattes ; quelques irisations de chaque côté du cou chez les mâles absentes chez les femelles. Poids : 180-350 g.

Moeurs : Le pigeon biset est une espèce strictement rupestre, préférant les falaises côtières ou les régions à relief escarpé riches en cavités rocheuses y compris dans les zones les plus arides. Ils ne se perchent jamais sur les arbres et nos pigeons des villes font de même. Il se nourrit au sol de toutes sortes de graines (blé, orge, avoine, vesce, pois, haricot, feverolle, rumex, chenopode ou renouée), de vers, d'escargots, d'invertébrés et de quelques baies. Ses déplacements sont généralement rapides avec un vol direct. La ponte commence en mars et peut durer toute l'année en fonction de la latitude. Oiseau grégaire, le biset niche naturellement en colonies s'étant peut-être adapté à un manque relatif de sites propices à sa reproduction. Les 2 oeufs blancs brillants (39 x 29 mm) sont pondus sur un entrelac de brindilles, d'herbes et de plumes construit sur une corniche, dans un trou de rocher, souvent à l'aplomb d'une falaise. L'incubation dure 17 à 19 jours et les jeunes restent au nid au moins 5 semaines étant définitivement émancipés vers l'âge de 7-8 semaines. Le couple prépare alors une 2e ponte elle même parfois suivie d'une 3e. Jusqu'à présent aucun auteur ne signale la présence de pigeon biset avec le pigeon des villes qui est considéré comme une forme domestique redevenue sauvage, et adaptée au milieu urbain. En captivité c'est un oiseau rare sous sa forme sauvage, toujours très vif et qui ne revient pas à son pigeonnier.

Origine géographique : dans sa forme strictement sauvage, le pigeon biset est présent dans le Sud de l'Europe mais pas de façon homogène, sa présence étant liée aux exigences de son biotope. De là on le trouve en Turquie, autour de la Mer Noire, au Proche-Orient jusque dans l'Ouest de l'Arabie et en Érythrée puis, via l'Asie Centrale, jusque dans l'Ouest de la Mongolie et toute la Péninsule indienne. Il est présent en Afrique du Nord mais n'occupe plus qu'une bande côtière en Lybie et en Egypte. Enfin le biset est présent ça et là dans le Sahara depuis la Mauritanie jusqu'au Sud du Soudan et çà et là en Afrique de l'Ouest (Ghana, Sénégambie). L'espèce a été introduite un peu partout dans le monde : Europe du Nord, Australie, Amérique du Nord, Afrique australe et çà et là en Amérique latine. L'habitat naturel se compose généralement de parois rocheuses où nichent les oiseaux y compris les grottes et les falaises marines, les régions ouvertes et évite les zones de végétation dense composées de grands arbres. Il fréquente les villes mais là il est très difficile de savoir précisément la proportion d'oiseaux sauvages et de domestiques redevenus sauvages.

Jacques Urban 1990 révisé en 2021.

Statut dans la nature : en danger ; vulnérable ; pas globalement menacée ; fréquente ; abondante

Elevage en Europe : aucun ; occasionnel ; peu commun * ; commun ; abondant. (* sous sa forme sauvage)

Taxons inférieurs : 8 sous-espèces acceptées à ce rang en plus du type

dakhlae R. Meinertzhagen, 1928 :  Oasies de Dakhla et de Kharga.

gaddi Zarudny & Loudon, 1906 : Azerbaïdjan, Iran, Ouest et Nord Afghanistan, Turkmenistan, Plateau Ustyurt en Transcaspienne et Ouzbekistan.

gymnocyclus G. R. Gray, 1856 : Mauritanie, Mali, Ghana et côtes de la Guinée et de la Sénégambie. Synonymie : Columba livia butleri R. Meinertzhagen (1928).

intermedia Strickland, 1844 : Inde et Sri Lanka.

neglecta Hume, 1873 : Transcaspienne et Turkestanau Sud jusqu'à l'Iran, Balouchistan, Sind et Nord-ouets du Punjab, Est du Tienshan et sud-ouest du Tibet.

palaestinae Zedlitz, 1912 : Palestine, Sinaï et Arabie jusqu'à Aden et Masqat.

schimperi Bonaparte, 1854 : Vallée du Nil jusqu'à Khartoum, collines de la Mer Rouge de l'Est de l'Egypte au Nord de l'Erythrée.
targia Geyr von Schweppenburg. 1916 : Centre du Sahara au Centre du Soudan.