Nomenclature

Pinus pseudostrobus Lindl. (1839)

Pinaceae

Statut du taxon : accepté

Publication : Edwards's Bot. Reg. 25(Misc.): 63 1839.

Synonymie : Pinus angulata Roezl (1857) ; Pinus coatepecensis (Martínez) Gaussen (1960) ; Pinus estevezii (Martínez) J.P.Perry (1982) ; Pinus heteromorpha Roezl (1857) ; Pinus nubicola J.P.Perry (1987) ; Pinus orizabae Gordon (1846) ; Pinus prasina Roezl (1857) ; Pinus protuberans Roezl (1857) ; Pinus regeliana Roezl (1857) ; Pinus yecorensis Debreczy & I.Rácz (1995).

Noms vernaculaires : Pin de la Sierra Madre.

 

Bibliographie

Gerd Krüssmann, Manual of cultivated conifers, 1985.

Collectif, The families and genera of vascular plants, Tome I, (Collectif) Edited by E. Kubitzki, 1990.

Collectif, World checklist and bibliography of Conifers - Aljos Farjon 1ère édition (1998).

Christopher J. Earle, The Gymnosperm Database http://www.conifers.org.

 

Iconographie : en cours. En recherche d'illustration pour ce taxon (in search of illustration for this species)

Description détaillée

 

P. pseudostrobus sensu lato est un taxon très variable avec une large diversité géographique et environnementale. L'espèce peut s'hybrider dans la nature avec son proche parent P. montezumae. Pour compliquer encore les choses, il n'y a pas vraiment de spécimen type, ni même une bonne description d'un type. Dans une telle situation, il n'y a pas de base objective solide pour définir l'espèce. Dans ce cas plus que pour les autres pins, ce que nous nommons n'est qu'une étiquette référençant une large collection de populations qui se distinguent des autres taxons étroitement liés sur la base de caractères (relativement) facilement observables. Disons donc que cette espèce possède une grande variabilité génétique et qu'une évaluation vraiment approfondie des relations au sein du taxon nécessiterait une étude complète des populations de l'ensemble de son aire de répartition. A titre d'exemple citons le taxon P. pseudostrobus var. tenuifolia (Benth.) Shaw qui s'est avéré être plus proche et donc synonyme de Pinus maximinoi.

 

Grand arbre de 20-40 (45) m de haut avec un tronc unique qui peut atteindre 1 m de diamètre mais plus fréquemment arbre de 15-25 m en Europe. Longues branches étalées et ascendantes, généralement verticillées ; branches supérieures élancées, étalées, recourbées à ascendantes. Couronne largement ovale et dense qui correspond normalement à 50-67% de la hauteur de l'arbre. Écorce des jeunes arbres lisse, brun-rouge à brun-gris, devenant plus sombre, épaisse et écailleuse avec l'âge, avec des plaques allongées et des fissures longitudinales profondes. Rameaux minces, lisses, glauques ou pruineux, avec de courtes pulvinules décurrentes (1). Ecailles des bourgeons (cataphylles) de 10 à 15 mm de long, recourbées, à bords ciliés, brun rougeâtre à brun foncé, tombant peu après les fascicules. Gaines fasciculaires de (15) 20-30 (35) mm de long, persistantes, rouge-brun, gris-brun en se désagrégeant. Aiguilles groupées par 5, rarement 4 ou 6, en touffes lâches aux extrémités des rameaux dressés, fines, droites, étalées ou pendantes, de (18) 20-30 (35) cm X 0,8- 1,3 mm, à bords dentelés et vert glauque. Elles persistent sur l'arbre 2-3 ans. Stomates sur toutes les faces des aiguilles,  (2) 3-7 lignes sur la face externe et 2-4 (5) lignes sur chaque face interne.

 

Cônes mâles disposés en couronne à la base d'une nouvelle pousse. Ils sont nombreux, ovoïdes-oblongs à cylindriques de 20-35 X 5-7 mm, jaunes puis brun. Cônes femelles subterminaux, solitaires ou en paires (rarement en verticilles de 3-4) sur des pédoncules très courts et robustes. Lorsque le cône se désagrègent après la dispersion des graines il reste quelques écailles sur le rameau. Cônes immatures ovoïdes, de 15-20 X 10-12 mm, à petites épines étalées, brun-violet, mûrs en deux ans. Cônes matures de 7-16 X 6-13 cm, ovoïdes-oblongs, symétriques ou oblique, souvent courbés à la base devenant souvent ovoïdes-larges lorsqu'ils sont ouverts. Pédoncules de 10-15 mm. Écailles au nombre d'environ 140 à 190, s'écartant pour libérer les graines à l'exception des écailles infertiles proximales ; elles sont généralement épaisses, ligneuses, oblongues, droites ou légèrement incurvées, brun-rouge à brun-violet foncé. Apophyse extrêmement variable allant de presque plate à allongée (surtout d'un côté du cône et vers la base), carénée transversalement, se rétrécissant en un umbon obtus ou mucroné, rhombique ou pentagonal ; bord supérieur angulaire, irrégulièrement ondulée ou arrondi, dans diverses teintes de brun. Umbon dorsal, variable, d'obtus à proéminent, de 3 à 15 mm de long sur 5 à 10 mm de large à la base, sans aiguillon et généralement plus foncé que l'apophyse. Graines obliquement ovoïdes, légèrement aplaties, de 5-7 X 3-4,5 mm, ocre à gris-brun, avec ou sans taches foncées. L'aile est articulées, bien maintenues sur la graine par deux griffes qui recouvrent finement une partie de la graine d'un côté, ovale-oblique avec un côté droit, de 20-25 X 7-10 mm, brun jaunâtre, translucide, les parties distales étant plus foncées. Lors du semis l'hypocotyle de cette espèce est toujours plus long (en moyenne 31,8 mm) que celui de P montezumae (en moyenne 17,5 mm), selon une étude de Caballero (1967). Cotylédons (7) 8-l2 (13. La dispersion du pollen se situe entre février et avril, selon la région et l'altitude. Environ 36-40 graines au gramme.

 

Origine géographique : l'espèce est présente depuis le Mexique jusqu'au Nord du Nicaragua. Au Mexique on le trouve sous la forme d'aires disjointes principalement dans le centre, depuis les Etats de Jalisco et Hidalgo au Nord jusqu'à la frontière du Guatemala ; plus au Nord on trouve aussi quelques aires très espacées, à l'Ouest à la limite entre les états du Sinaloa et de Durango et à l'Est dans le Tamaulipas au Sud de Monterrey dans la Sierra Madre oriental. Les peuplements les plus importants se trouvent autour de 2500 m sur des sols volcaniques profonds. Il tolère également les sols calcaires. Il pousse en climats tempérés à tempérés plus chauds où les températures peuvent chuter en dessous de zéro pendant les mois d'hiver les plus froids avec une amplitude variant de -9 à +40 ° C avec des précipitations annuelles de mai à octobre de 600 à 2000 mm.

 

Culture

Espèce peu commune en culture, qui pousse sur toutes sortes de sols relativement bien drainés y compris calcaires. Il est beaucoup moins fragile que les espèces du même groupe (montezumae, devoniana, maximinoi ou durangensis) et d'ailleurs les semis sont nettement moins sensibles aux champignons pathogènes du sol (Pythium, Fusarium ou Phytophtora). La littérature indique presque toujours une zone de rusticité de 9 correspondant aux zones montagneuses de ces régions subtropicales mais l'espèce tolère des gels bien plus sérieux comme nous l'avons constaté sur des arbres plantés en France. Un sujet de quelques années a subi une gelée de -18°C dans le département de la Loire sans aucun dommage. Cette espèce est donc un très bon compromis de pin à longues aiguilles des zones chaudes pour plantations en régions froides ou à sol calcaire.

JU-2019

 

Statut dans la nature : en danger ; vulnérable ; pas globalement menacée ; fréquente ; abondante
Culture en Europe : aucune ; occasionnelle ; peu commune ; commune ; abondante - Zone de rusticité : 7-8

 

Lexique

1. petit renflement à la base de l'aiguille ou d'un pétiole.

Taxons inférieurs : 1 variété acceptée.

 

Pinus pseudostrobus var. apulcensis (Benth.) Shaw. (1909)

 

SynonymiePinus apulcensis Lindl. (1839) ; Pinus astecaensis Roezl ex Gordon. (1875) ; Pinus oaxacana Mirov (1958) ; Pinus oaxacana var. diversiformis Debreczy & I.Rácz (1995) ; Pinus pseudostrobus var. oaxacana (Mirov) S.G.Harrison (1965) ; Pinus pseudostrobus subsp. oaxacana (Mirov) Silba (2009).

 

Cette variété est présente dans le Sud du Mexique (Chiapas, Guerrero, Hidalgo, Puebla, Tlaxcala, México, Oaxaca et Veracruz) et le Nord du Guatémala mais c'est dans l'état d'Oaxaca qu'elle est la plus commune, même davantage que le type. C'est un arbre de 15-20 m à jeune pousses beaucoup plus bleutés et pruineuses. Cônes femelles groupés par 3-4 et très rarement solitaires, de 10-15 cm de long ; umbon avec un court crochet. Certains arguments militent pour élever ce taxon au rang d'espèce comme initialement et notamment en vertu des différenciations souvent très pointillistes qui sont faites dans le cadre de la détermination des pins mexicains si proches les uns des autres. Pourtant les variations liées à l'apophyse et à l'umbon sont vraiment minime pour en arriver à ce changement taxinomique. Un gros travail taxinomique sur tous ces taxons devrait donc être initialiser dans l'avenir afin d'y voir plus clair dans les populations !

 

Du reste certains auteurs référencent un autre taxon infraspécifique, P. pseudostrobus f. protuberans Martínez (1948) avec pour caractère distinctif des apophyses presque plates et un umbo légèrement pointu formant un angle distinct par rapport à la carène transversale de l'apophyse, autrement dit une variation encore plus subtile que pour le taxon précédent.