Nomenclature

Abies bracteata (D. Don) Poit. (1845)

Pinaceae

Statut du taxon : accepté

Publication : Rev. Hort., sér. 2, 4:7 (1845).
Synonymie : Pinus venusta Douglas ex Hook. (1836) ; Picea bracteata (D. Don) Loudon (1838).
Noms vernaculaires : Sapin de Santa Lucia

 

Bibliographie
Aljos Farjon
, World checklist and bibliography of Conifers, 2001.
Urban Jacques , Les cahiers du naturaliste N°1, 2005. (en vente sur florama.fr)
Description détaillée
 
Arbre de 20-30 m en moyenne (12-50 m) avec un port élancé, conique, presque fastigié et en tous cas très étroit au sommet. Ecorce brun-rouge pâle et lisse, plus ou moins sillonnée ou écailleuse à la base du tronc ou des grosses branches. Ces dernières sont implantées perpendiculairement au tronc et deviennent pendantes avec l'âge (à cause de poids). La ramure est assez dense. Les jeunes rameaux sont lisses ou parfois pubescents et sont bruns, brun-rouge pâle ou verdâtres mais toujours brillants. Bourgeons très fusiformes et pointus, brun-jaune et non résineux. Les aiguilles très raides sont disposées sur deux rangs pectinés voire en spirale. Elles mesure environ 35-55 mm (25-60 mm) de long et sont piquantes et aromatiques. Face supérieure vert-foncé et face inférieure argentée grâce aux deux bandes stomatales qui comprennent chacune 8 à 10 rangées de stomates. Cônes ovoïdes, résineux, de 7-10 cm (6-14 cm) de long pour 4-5 cm de diamètre, brun-violet à brun-pourpre dont les bractées des écailles mesurent 4-5 cm de long. Elles ne sont pas réfléchies mais sont trilobées et résineuses. Les cônes sont mûrs entre août et octobre. Graine de 5 mm et aile de 8-11 mm. Cotylédons : 7 le plus souvent.

 

Origine géographique : espèce très localisée sur une étroite bande côtière de Californie, les monts Santa Lucia, dans la forêt nationale de Los Padres. Elle est sans doute aussi rare que nebrodensis. Le climat y est méditerranéen avec une pluviométrie variable (500 à 1000 mm) qui peut atteindre parfois 1300 mm par an. L'espèce pousse à une altitude comprise entre 600 et 900 m, surtout dans les endroits humides ou les pentes abruptes qui n'accumulent pas de débris végétaux et empêche ainsi les incendies. Il semblerait que ce milieu très particulier sous un climat propice aux incendies soit la cause de l'aire très restreinte de l'espèce, aire que je serais tenté de qualifier de relictuelle. En effet, il est plus que probable que la population originelle aura disparu au gré des incendies à la suite d'un changement de climat, confinant quelques individus dans ce site humide tout en concentrant des caractères morphologiques "xéromorphiques" comme notamment les aiguilles cireuses et coriaces et une écorce fine peu inflammable ou des bourgeons non résineux.

Personnellement, je ne serais pas surpris, vu l'étrange répartition de l'espèce et le manque total de fossiles dans les régions environnantes que cette population ne soit en réalité une population stabilisée d'hybrides entre les deux populations américaines originelles d'Abies et de Pseudotsuga. En effet il est intéressant de noter que, au-delà des différences, les bractées de Pseudotsuga sont trilobées et portent une arête centrale plus longue, que les bourgeons sont également pointus et plutôt fusiformes, que les aiguilles sont légèrement courbées à l'apex et que le biotope naturel est principalement humide pour P. menziesii, sec et localisé pour la sous-espèce P. m. macrocarpa. Enfin, Pseudotsuga est un genre très proche de Picea qui lui-même est très proche d'Abies.

Depuis plusieurs années il est très difficile de se procurer des graines et donc l'espèce n'est pratiquement pas commercialisée. Seuls quelques arboretums européens possèdent des sujets adultes mais l'espèce s'hybride facilement avec d'autres espèces et sans doute avec les genres voisins.
Jacques Urban, 2005.

 

Statut dans la nature : en danger ; vulnérable ; pas globalement menacée ; fréquente ; abondante
Culture en Europe : aucune ; occasionnelle ; peu commune ; commune ; abondante - Zone de rusticité : 7