Nomenclature

Famille : Cupressaceae Gray 1822

Classe Pinopsida - Ordre Pinales

 

Statut du taxon : accepté (161)

Publication : Nat. Arr. Brit. Pl. 2: 222, 225. 1822 [10 Jan 1822] ; nom. cons.
Liens taxinomiques : Taxodiaceae (famille incluse).
 
Bibliographie

Collectif, The families and genera of vascular plants. Volume I, 1990, Edited by K. Kubitzki.

Gerd Krüssmann, Manual of cultivated conifers, 1985
Aljos Farjon, World checklist and bibliography of Conifers - 1ère édition (1998).
D. J. Mabberley, The Plant-Book, (1ère edition 1990, 2e edition 1997 et 3e edition 2009).

 

Description détaillée

 

Répartition géographique

 

La famille des Cupressaceae est largement répandue dans le Nouveau et l'Ancien Monde et ce, dans les deux hémisphères bien que principalement dans les régions ayant un climat frais à tempéré chaud. Les genres les plus répandus, Juniperus. Cupressus, Chamaecyparis et Thuja sont presque exclusivement septentrionaux (une seule espèce de Juniperus atteint l'Afrique orientale) et Taxodium est présent depuis le Nord-est des USA jusque dans les zones subtropicales de Floride et du Mexique. Seuls les genres de la zone équatoriale du Pacifique et Juniperus possèdent des espèces dans les deux Hémisphères. Beaucoup de genres représentent peu d'espèces (16 sont monospécifiques) et ont donc souvent des aires de répartition localisées. La plupart des genres sont originaires des zones où les précipitations sont abondantes, voire des zones fréquemment inondées, des régions montagneuses et nombreuses sont les espèces qui constituent l'essence principale d'une forêt. A l'opposé, six genres (Cupressus, Juniperus, Tetraclinis, Widdringtonia, Callitris et Neocallitropsis) sont adaptés au climat méditerranéen à forte sècheresse estivale.

 

Caractères végétatifs

 

Ce sont des arbustes ou des arbres résineux, monoïques ou dioïques très variable jusqu'à atteindre à la fois une taille parmi les plus grandes du règne végétal mais aussi parmi les plus grandes longévités avec des âges de plus de 1000 à 3000 ans. Les plantes à port arbustif sont présentes dans quelques genres comme Diselma, Microbiota, Tetraclinis et certains Juniperus, la plupart des autres genres forment de grands arbres en général à tronc unique une grande partie de leur vie. Neocallitropsis est quant à lui un arbuste ou un petit arbre candélabriforme. Les troncs sont dressés ou ramifiés dès la base et parfois avec des contreforts. Écorce fine, se desquamant généralement en longs rubans irréguliers chez les arbres matures. Les racines sont étalées et plus ou moins fibreuses, descendant parfois profondément. Seul Taxodium développe des pneumatophores dans les conditions de son milieu naturel marécageux Les branches sont verticillées ou irrégulières, à port étalé et ascendant et souvent très ramifiées lorsqu'elles sont jeunes. La ramification devient particulièrement irrégulière avec l'âge, avec perte des branches basses de l'arbre.

 

Feuilles nombreuses soit simples, entières, souvent réduites à des écailles, sempervirentes et généralement persistantes, soit composées et caduques, plutôt arrangées en spirale. Elles sont disposées en paires opposées, décussées, pectinées (Cunninghamia) ou en verticilles de 3 ou 4, décurrentes à la base ou articulées (Juniperus), variables avec l'âge selon les genres. Dès le semis soit les feuilles juvéniles sont linéaires et étalées et se maintiennent chez les adultes de certains genres et espèces ou deviennent réduites à des écailles et au moins en partie aplaties à la base sur les plantes adultes. Les feuilles juvéniles sont remplacées très tôt (par exemple, Calocedrus, Tetraclinis), mais chez d'autres (Cupressus, Chamaecyparis, Callitris), le passage du feuillage juvénile au feuillage adulte a lieu plus tard dans l'adolescence à mesure que les plantes vieillissent, le stade exact variant beaucoup entre les espèces. Souvent les feuilles occultent complètement le rameau et sont plus ou moins libres à l'apex et souvent glandulaires. Elles sont de couleur verte, brillantes ou légèrement glauques sur leurs faces externes ou sur la face supérieure de chaque rameau et vert pâle ou blanchâtre sur leur face intérieure ou sur la face inférieure de chaque rameau. Rameaux flexibles ou rigides et parfois rugueux sans signes de croissance annuels distincts. Chez Metasequoia et Taxodium elles sont bipennées et caduques, opposées chez le premier et alternes chez le second. Thujopsis, genre monotypique est le seul à avoir des feuilles épaisses et coriaces.

 

Caractères reproductifs

 

Cônes mâles et femelles sur le même pied, tous deux produits fréquemment en grand nombre, les cônes femelles étant portés principalement par les branches supérieures. Les cônes mâles ressemblent à des chatons et sont pour la plupart solitaires ou en groupes, terminaux ou axillaires, chacun ayant quelques uns à de nombreux  microsporophylles subpeltées à triangulaires, minces, verticillées ou appariées, chacun avec généralement 2-6 sacs polliniques. Pollen dépourvu de poches d'air. Cônes femelles terminaux, solitaires ou en grappes, ellipsoïdes à globuleux, à pétiole court voire subsessile ou parfois plus long, chacun avec quelques écailles opposées, décussées, généralement sans bractées distinctes. Chez certaines espèces les cônes d'abord mous et charnus (Taxodium). Les écailles sont étroitement imbriquées, peltées ou allongées et seules les paires les plus basses se sont développées de manière extensive et sont fertiles dans certains genres. Les écailles fertiles portent chacune un à plusieurs ovules dressés qui mûrissent généralement dès la première saison. Les écailles molles ou coriaces au début, deviennent principalement plus coriaces ou ligneuses avec l'âge, ou à l'inverse charnues et fusionnées (Juniperus). Elles sont parfois résineuses et celles du sommet du cône sont généralement réduites et stériles. Les écailles s'ouvrent pour libérer les graines. Graine à aile étroite ou non. Cotylédons généralement 2, rarement plus (jusqu'à 6 ou même 15).

 

Utilisation économique

 

Quelques espèces du genre Cupressus sont utilisées pour leur bois résistant à l'eau, comme coupe-vent (Cupressus sempervirens) ou comme plantes aromatiques dans la fabrication de savon par exemple. Parmi les autres genres citons l'aromatisation de certaines spécialités alcooliques (Gin) à partir des baies de Juniperus communis, la fabrication de l'huile de cade à partir de Juniperus oxycedrus ou l'utilisation en haie d'un hybride inter générique, le très commun "cyprès de Leyland", vulgairement appelé à tort "thuya". La filière ornementale, quant à elle, multiplie diverses espèces principalement issues des genres : Cupressus, Juniperus, Metasequoia, Sciadopytis, Sequoia et Taxodium, les autres genres n'ayant qu'une diffusion confidentielle.

 

Classification

 

Représentation de la relation des genres au sein de la famille

 

Taxons inférieurs : 27 genres et 130 espèces environ acceptées à ce rang.

En gras les genres acceptés ; en normal, les genres synonymes ou possédant des espèces non encore résolues sur le plan taxinomique.

 

Actinostrobus

Athrotaxis

Austrocedrus

Callitris

Callitropsis : voir Cupressus

Calocedrus

Chamaecyparis

Cryptomeria

Cunninghamia

Cupressus

Diselma

Fitzroya

Fokienia

Glyptostrobus

Hesperocyparis : voir Cupressus

Juniperus

Libocedrus

Metasequoia

Microbiota

Neocallitropsis : voir Callitris

Neocupressus : voir Cupressus

Papuacedrus

Pilgerodendron

Platycladus

Retinispora : voir Chamaecyparis

Sabina : voir Juniperus

Sequoia

Sequoiadendron

Taiwania

Taxodium

Tetraclinis

Thuja

Thujopsis

Widdringtonia

Xanthocyparis : voir Cupressus