Famille : Pinaceae Lindl. 1836

 

Distribution
La famille des Pinaceae est essentiellement originaire de l'hémisphère Nord tempéré. Seules quelques espèces atteignent des latitudes plus basses. Les principaux genres montrent une forte concentration d'espèce en Asie et en Amérique avec un endémisme assez important dans la région Sino-himalayenne. A l'exception d'une espèce de cèdre, la famille est totalement absente du continent africain et aucune n'atteint l'Amérique du Sud ou l'Australie. En fait, la dispersion des espèces dans les basses latitudes et due à leur présence dans les montagnes.

Ecologie
La majorité des espèces poussent sur des sols pauvres, plutôt acides et peu humides, souvent dans des endroits caillouteux. L'association avec des feuillus n'est pas rare mais dans les régions froides la forêt est vite monotypique car certains genres (Abies et Picea notamment) tolère très bien les longues périodes de neige. Par ailleurs, d'autres espèces tolèrent plus volontiers des sols lourds, argileux et même innondables. C'est le cas de diverses espèces du Sud de la Chine et de la Birmanie. Plusieurs espèces de pins (Pinus) aiment les sols sableux et Pinus thunbergii se montre même très tolérant aux sols salés. Enfin, les Pinaceae (comme les Cupressaceae) sont fréquemment parasités par les espèces du genre Arceuthobium (Famille des Viscaceae, dont fait partie le gui) mais sont aussi victimes de nombreux parasites animaux et surtout fongiques dont des champignons de l'ordre des Uredinales. En culture, beaucoup d'espèces sont très sensible aux Pythium (fonte des semis) au moment de la germination et aux Phytophtora dans les cultures en conteneur.

Caractères végétatifs
La famille des Pinaceae regroupe des espèces de ligneux (arbres et arbustes) hautement résineux. Leurs feuilles sont persistantes ou caduques et possèdent des canaux résinifères. Elles sont souvent aciculaires, lineaires ou oblongues, et portent en français le nom d'aiguilles. Rigides ou souples, elles sont arrangées en spirales tout le long des jeunes rameaux, solitaires ou groupées en faisceaux. Les rameaux sont glabres ou pubescents ou nettement poilus et les vestiges de leur croissance annuelle est très visible. En période de repos, les bourgeons terminaux sont nettement protégés par des écailles et une abondante résine.

La reproduction s'effectue au travers de cônes mâles et femelles. En général, ceux-ci sont présents sur un même individu. Chez un individu, les premiers cônes qui apparaissent sont mâles ; les cônes femelles apparaissent plus tard dans la vie de la plante ou apparaissent simultanéement mais sont le plus souvent confinés aux plus hautes branches. Les cônes mâles ressemblent à des châtons cylindriques solitaires ou non et toujours en position axillaire. Chacun est composés de très nombreux microsporophylles qui contiennent 2 sacs de pollen. Les cônes femelles sont solitaires ou groupés de façon irrégulière (parfois verticillés). Ils sont soit érigés soit pendants, sessiles ou pétiolés, longs ou plutôt arrondis. En général ils sont assez gros et composés d'écailles arrangées en spirale, elles-mêmes entourées de bractées plus ou moins visibles. Au début, elles sont charnues et seulement coriaces mais en murissant elles se lignifient tout en conservant une certaine souplesse. Les cônes sont souvent très résineux et murissent entre 1 et 3 ans selon les espèces. A la base de chaque écaille et sur la face supérieure (adaxial), se trouve 2 ovules qui deviendont 2 graines. Leur dispersion s'effectue soit par ouverture des écailles qui laissent échapper les graines soit par simple désarticulation. Les graines sont ailées ou non. A la germination, les cotylédons sont variables mais souvent nombreux.

Classification
A l'exception du genre Pinus qui est parfois classé par certains dans une sous-famille, jamais la famille n'a été divisée en unités taxinomiques inférieures. De nombreux liens existent entre tous les autres genres de cette famille et donc toute division serait purement artificielle.

2. Cônes femelles se désarticulant à maturité : Pseudolarix

2. Cônes femelles restant entier et tombant à maturité : Larix

2. Feuilles groupées habituellement par 2, 3 ou 5 et gainées à la base : Pinus

2. Feuilles non groupées

3. Toutes les feuilles sont distantes entre elles sauf sur les courts rameaux latéraux où elles sont regroupées.

4. Cônes femelles se désarticulant à maturité : Cedrus

4. Cônes femelles restant entiers et tombant à maturité

5. Aiguilles aplaties : Cathaya

5. Aiguilles non aplaties : Hesperopeuce

3. Toutes les feuilles sont distantes entre elles et absence de courts rameaux latéraux.

4. A la chute des aiguilles le rameau est rendu rugueux par la persistance de la base de la feuille

5. Aiguilles sessiles, pointues et souvent piquantes : Picea

5. Aiguilles légèrement pétiolées et jamais piquantes

6. Bractées des cônes femelles petites et ne dépassant pas les écailles : Tsuga

6. Bractées des cônes femelles grandes et dépassant les écailles : Nothotsuga

4. Rameau plus ou moins lisse et base des aiguilles non persistante

5. Bourgeons hivernaux pointus, fusiformes ; cônes femelles pendants ou variablement orientés : Pseudotsuga

5. Bourgeons obtus, arrondis ; cônes femelles dressés.

6. Cônes femelles se désarticulant à maturité : Abies

6. Cônes femelles restant entiers et tombant à maturité : Keteleeria

Intérêts économiques
Beaucoup d'espèces sont de remarquables essences forestières destinées à l'utilisation de leur bois dans la construction de charpentes, de parquet, de lambris ou de meubles. De même, un grand nombre d'espèces sont utilisées comme arbre d'ornement dans les collections, les lieux publics et les jardins.