RARÉFACTION DES PINS EN CULTURE

 

En raison de la découverte d'une contamination par Gibberella dans une plantation de Pinus radiata dans le nord de l'Espagne, la communauté européenne a interdit depuis janvier 2008 l'importation de graines de toutes les espèces du genre Pinus. En théorie et pour être plus exact, les importations sont soumises à la présentation d'un certificat phytosanitaire établi par le pays d'origine qui certifie que les graines ont été récoltées dans des zones non contaminées. Dans la pratique et parce que la loi et les méthodes de contrôle ne font pas la différence entre l'importation des semences destinées aux forestièrs qui importent plusieurs dizaines de kilos sur seulement 3-4 espèces et l'importateur de petits lots d'espèces ornementales (25 et 500 g), les fournisseurs étrangers ne souhaitent pas s'embarrasser d'une telle paperasse et donc décident de ne pas expédier ces graines. Cela revient donc bien au résultat d'une interdiction !

 

Il est évident que face au danger de contamination de nos forêts, on ne pourrait qu'approuver ces mesures. Pourtant, il est regrettable qu'aucune solution n'ait été étudiée pour permettre à la filière ornementale de continuer sa mission du maintien de la biodiversité sur le territoire européen et que seul le poids économique de la filière bois ait été pris en considération bien que seules 3-4 espèces sur 3 foyers dans le monde soient concernées. Toute interdiction totale ne peut qu'être préjudiciable à tout le monde car elle ouvre la porte à un marché parallèle des semences qui, de fait, entrent en Europe sans aucun contrôle et sous un autre nom. Au bout du compte, on aura indirectement favorisé l'introduction des germes incriminés au lieu de contrôler les flux avec bon sens.

 

En conséquence la majorité des espèces extra européennes sont devenues introuvables en culture ou presque. D'ailleurs, il est fort probable que dans un avenir proche, ces mesures soient étendues à d'autres genres dont les chênes (Quercus) ce qui signera la fin de la diversité conservatoire et botanique notamment dans notre pays ! Alors parler de biodiversité dans les médias n'est que de la communication politicienne et technocratique de responsables en quête d'une image dans le vent mais il n'y a rien sur les moyens à mettre en place pour aider ceux qui agissent !