Nomenclature

Maclura pomifera (Raf.) C.K.Schneid. (1906)

Moraceae

Statut du taxon : accepté

Publication : Ill. Handb. Laubholzk. 1: 806 1906.

Synonymie : Ioxylon pomiferum Raf. (1817) ; Joxylon pomiferum Raf (?) ; Maclura aurantiaca Nutt. (1818) ; Toxylon aurantiacum (Nutt.) Raf. (1830) ; Toxylon maclura Raf. (1838) ; Toxylon pomiferum (Raf.) Sarg. (1895).

Noms vernaculaires : oranger des Osages ; Engl. Osage-orange

 

Bibliographie

Krüssmann Gerd, Cultivated broad-leaved trees & shrubs, Vol. 2, 1985.

Collectif , Flowering Plants. Dicotyledons. Volume II, 1993, Edited by K. Kubitzki.

Leopold, Mc Comb, Muller, Trees of the Central Hardwood Forests of North America, 1998.

D. J. Mabberley, The Plant-Book (1ère edition 1990, 2e edition 1997 et 3e edition 2009).

 

Iconographie

Urban Jacques : 1. écorce d'un arbre de 25 ans environ ; 2. carte de répartition (en foncé aire naturelle d'origine) ; 3.  inflorescence femelle ; 4. bourgeon vue de face entouré des cicatrices foliaires ; 5. dard et épine ; 6. inflorescence mâle ; 7. syncarpe (fruit) sur l'arbre ; 8. graines fraîches avec encore la membrane dans la rainure ; 9. fruits au sol en octobre.

 

Description détaillée

 

Petit arbre à croissance rapide de 10-15 atteignant 20 m dans son habitat. Couronne ouverte plutôt arrondie à étalée. Écorce profondément sillonnée, gris clair, orangé-brun en sous-couche dans les sillons, fibreuse, se desquamant en bandes minces. Les racines qui apparaissent en surface sont orangées. Rameaux circulaires ou formant trois angles, jaune verdâtre, devenant brun orangé puis gris-brun ; ils portent des épines coriaces, droites à légèrement courbées, de 10-15 mm, généralement latérales solitaires et assez espacées sur les rameaux mais aussi des sortes de dards latéraux ; chez les jeunes plants les épines sont plus rapprochées les premières années et plus aciculaires. Bourgeons rouge-brun à brun, globuleux, très petits, de 1,5 à 2 mm avec de minucusles écailles ciliées ; cicatrices foliaires hemi-circulaires. Pas de bourgeons terminaux.

 

Feuilles alternes, simples et caduques, de 4-12 X 2-6 cm à base arrondie et apex acuminé ; en fait il y a deux types d'implantation des feuilles selon que la position des jeunes pousses sur le rameaux par rapport à l'apport de sève. Les bourgeons situés sur le dessus des branches reçoivent plus de sève et assurent la création de nouvelles branches ; le rameau pousse rapidement au printemps, est vert et non lignifié, les feuilles sont alternes avec des entrenoeuds espacés ; les dards latéraux produisent des feuilles groupées par 3-5 et mesurent de 4-10 mm. En hiver les dards sont entourés de cicatrices foliaires hemi-circulaires ou circulaires et sont terminés par un bourgeon très court presque enfoncé au centre et peu visible. Face inférieure vert pâle, glabres à nervures pubescentes et face supérieure vert franc, brillante, glabres, à nervure médiane à peine pubescente. Stipules lancéolées de 1,5-2 mm, pubescente et ciliée. Pétiole de 1-2,5 cm, pubescent. Présence d'un latex blanc comme la plupart des membres de cette famille.

 

Plante dioïque (1) fleurissant en mai-juin. Fleurs mâles insignifiantes, groupées sur de courtes branches latérales en une inflorescence globuleuse ou rarement cylindrique, de 1,3-2,3 cm de diamètre ; pédicelle glabre de 2 à 10 mm ; pédoncule de 10-15 mm, pubescent. Fleurs à sépales distincts, pubescents, jaune-vert, d'environ 1 mm à apex aigu ; filaments aplati d'environ 2 mm de long, étroitement appliqués sur les sépales. Fleurs femelles tout aussi insignifiantes, groupées en têtes globuleuses courtement pédonculées (2-2,5 mm), glabres ou pubescentes ; elles sont sessiles sur un réceptacle obconique d'environ 12-15 mm de diamètre. Chaque fleur est constituée d'un sépale vert, obovales, de 3 mm, enfermant l'ovaire comme un capuchon ; le sépale est glabre mais cilié près de l'apex et l'ovaire est ovoïde, comprimé, d'environ 1 mm ; style de 3 mm vert à la base, stigmate jaunâtre, papilleux. Syncarpe (2) (ou fruit composé) à pédoncule court, glabre ou pubescent, jaune-vert à vert, sphérique, à surface irrégulière qui, écorchée, exsude une sève blanche poisseuse ; akènes complètement recouverts par les lobes épaissis du calice et profondément enfoncés dans le réceptacle. C'est une sorte de grosse "mure" ou de "pamplemousse" de 8-14 cm de diamètre qui tombe entre octobre et décembre et qui peuvent peser jusqu'à 500 g. Ils sont souvent très nombreux au pied de l'arbre où ils pourrissent durant l'hiver ; les mulots et certains oiseaux en mangent les graines lorsqu'il y en a. Les pieds femelles produisent des fruits sans qu'il y ait eu de fécondation. Ils sont très collants et fibreux lorsqu'on les coupe mais ils ne sont pas comestibles et ont plutôt une odeur acre quand on les touche. Graines de couleur crème à chamois, ovales à oblongues, de 8-12 mm X 5-6 mm à base tronquée ou arrondie ayant 1 à 3 points minuscules ; bords avec une fine rainure correspondant à la membrane brune d'accroche aux tissus de l'ovaire et qui disparait chez les graines sèches ; apex arrondi mucroné et surfaces finement striées ou piquétées. Environ 22-27 graines au gramme. Le bois est orange quand on le coupe puis il devient brun en séchant. Il est lourd, dur mais à fibres lâches. Il sert à la fabrication de manches d'outils ou de poteaux. Cette espèce est aussi est très souvent utilisée dans l'installation de haie de clôture pour le bétail.

 

Origine géographique : cette espèce est naturellement native du sud-ouest de l'Arkansas, du sud-est de l'Oklahoma et du Texas mais elle a été introduite et naturalisé dans une large moitié Est des États-Unis, depuis le Nouveau Mexique, l'Oklahoma et le Kansas à l'Ouest jusqu'au Dakota du Sud et l'Illinois au Nord et toute la côte Est, de New York au Nord de la Floride. On la trouve ensuite çà et là en Californie, dans le Connecticut ou le Massachusetts mais très sporadiquement. En général elle préfère les terres basses fraîches à humides, les bords des routes ou les parcelles en friche.

 

Culture : bel arbre en isolé ou dans une haie, à croissance rapide sur tout type de sols frais ou humides à secs sur une courte période ou seulement en surface et exposition ensoleillée ou mi-ombre. Cette espèce peut être utilisée en haie défensive car elle supporte très bien la taille ; une alternative au grillage contre les chiens ou les chevreuils !

Jacques Urban, 2020.

 

Statut dans la nature : en danger ; vulnérable ; pas globalement menacée ; fréquente ; abondante
Culture en Europe : aucune ; occasionnelle ; peu commune ; commune; abondante - Zone de rusticité : 5