Nomenclature

Streptopelia turtur (Linnaeus, 1758)

Columbidae

Statut du taxon : accepté
Synonymie : Columba turtur Linnaeus, 1758.
Noms vernaculaires : tourterelle des bois ; Engl. european-turtle-dove.

Bibliographie : voir à la fiche du genre.

 

Iconographie :

Collectif, Handbook of the birds of the world, Volume 4 - Lynx Edicions 1997 : 1. Type ; 2. S.t. arenicola ; 3. S. t. rufescens.

Auteur inconnu : 5.

Urban Jacques : 4. aire naturelle de répartition ; 6. poussins de 4-5 jours (élevage).

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Tourterelle des bois

 

Description détaillée

 

Caractéristiques : la tourterelle des bois est un très joli oiseau de 27-29 cm environ (100-170 g) avec des ailes proportionnellement longues. La tête, la gorge et la poitrine sont d'un rose-mauve-pâle plus ou moins mêlé de bleu-gris pâle. La nuque et le haut du dos sont gris-cendré à rose devenant plus foncé sur le croupion pour être plutôt brun-verdâtre sur la queue. Le ventre est blanc ; les côtés du cou sont noirs rayés de 3 à 4 bandes blanches, argentées et en diagonale. Les rémiges sont brunes, un peu rousses et verdâtres alors que les scapulaires et les couvertures internes sont d'un orange chamois au niveau du large liseré de chaque plume brune en leur centre. Les couvertures externes sont gris-cendré rosé. Bec noirâtre ; pattes rouge-brunâtre ; iris rougeorangé à jaune d'or cerclé d'une peau orbitale pourprée. Sexes identiques mais la femelle est plus pâle et plus terne avec l'orangé des couvertures alaires plus terne, tête grise et poitrine rose imprégnée de terne. La sous-espèce S. t. arenicola est légèrement plus petite et plus pâle ; S. t. hoggara est richement colorée avec de larges franges orange-chamois profond sur les couvertures alaires, les plumes de la tête et du croupion avec des pointes couleur sable ; chez S. t. rufescens, le mâle est principalement couleur sable-orangé foncé sur la calotte et les parties supérieures avec une poitrine rose foncé, tandis que la femelle est plus pâle avec une poitrine rose plus clair souvent teintée de chamois.

 

Mœurs : La tourterelle des bois fréquente surtout les zones mixtes de bosquets et de cultures, les oasis, les vergers, les jardins où les arbres, les haies et les buissons sont régulièrement implantés ainsi que de steppes et de semi-déserts. Elle ne fréquente pas les forêts ininterrompues, préférant les lisières, les forêts ouvertes et les plaines parsemées d'arbres. Elle évite les régions venteuses, nuageuses et humides ainsi que les zones de montagnes, préférant les zones ensoleillées, sèches et abritées. En Europe continentale elle prospère en dessous de 350 m, montant rarement jusqu'à 500 m en zone tempérée ; plus au Sud on la trouve maximum jusque vers 1000-1300 m. Elle ne se reproduit pas à proximité des villes ou des villages. Dans ses aires d'hivernage africaines, elle fréquente les zones de savanes.

Elle recherche sa nourriture seule ou en couple mais les rassemblements de plusieurs dizaines ne sont pas rares dans les régions plutôt désertiques et auquel cas c'est la nécessité qui leur confère ce comportement grégaire au même titre que la migration chez les populations du nord. Les graines et les fruits des mauvaises herbes et des céréales constituent la majeure partie de son alimentation comme celles de Brassica (chou), Chenopodium, Fumaria, Helianthus (tournesol), Medicago (luzerne) et Triticum (blé) ; les graines de Setaria (genre de graminées assez communes) représentaient 42 % de l’alimentation dans une étude. Des baies et des champignons sont parfois consommés ainsi que des vers de terre, quelques insectes et des petits escargots. Bien qu’en grande partie arboricole, elle trouve l’essentiel de sa nourriture au sol. La transformation des terres agricoles avec notamment la destruction des haies et l'utilisation généralisée d'herbicides chimiques responsable de l'élimination de nombreuses plantes dont les oiseaux se nourissent sont les principaux facteurs du déclin des populations en Europe auquel il faut ajouter la chasse qui, en France est proportionnellement trop importante (environ 40.000 sujets prélevés en 2004) par rapport aux oiseaux nicheurs en déclin.

 

La nidification commence en mai en Europe. Le nid est une plate-forme fragile composée de petites brindilles, tapissées de tiges d'herbe ou de racines et de feuilles, placée dans un arbre, un buisson, une haie et toujours à faible hauteur du sol (1 à 2 m). Il s’agit souvent d'anciens nids de passereaux comme celui de la grive musicienne (Turdus philomelos) ou du Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio). L'incubation des deux œufs blancs (31 x 23 mm) dure environ 13-15 jours et commence à partir du deuxième œuf ce qui fait que l’éclosion est presque synchrone. Il arrive que plusieurs couples nichent à proximité l'un de l'autre mais cela est assez rare. En zone tempérée, une seconde ponte est parfois occasionnelle alors que dans les régions plus chaudes un couple en élèvera même une troisième. Les jeunes, dont la peau est gris-bleu-foncé presque noire, restent au nid pendant environ 3 semaines mais peuvent quitter le nid dès leur 12eme jour si cela est nécessaire. Ils resteront encore dépendant des adultes pendant une dizaine de jours après quoi ils seront plus ou moins chassés du lieu de reproduction. Leur plumage est plus sombre que celui des adultes, l'orangé étant brunâtre et le collier est absent ou marqué par une zone grisâtre.

 

La plupart des populations sont migratrices, mais quelques populations africaines résident dans le sud de l'aire de reproduction. La plupart des oiseaux hivernent de la Sénégambie à l'Éthiopie et à l'Érythrée ; la sous-espèce arenicola a été observée hivernant dans le nord-ouest de l'Inde à l'occasion. Les populations les plus septentrionales migrent dans la zone sub-saharienne du Sahel alors que les populations du Sud sont plus ou moins erratiques. Les populations du Sud algérien et du Nord du Tchad sont sédentaires.Les oiseaux se dirigent vers le sud en juillet-septembre puis se reviennent à nouveau vers le nord de mars à mai.

 

Origine géographique : l'espèce est migratrice dans une grande partie de son aire, nichant de l'Europe à l'Ouest de la Chine atteignant au Nord le Nord-ouest de la Russie et le Sud de la Finlande ainsi que l'Angleterre alors qu'au Sud elle niche en Afrique du Nord, ça et là au Sahara jusqu'en Egypte, au Proche-orient et en Iran.

Jacques Urban 1990 révisé en 2023.

 

Statut dans la nature : en danger ; vulnérable ; pas globalement menacée ; fréquente ; abondante

Elevage en Europe : aucun ; occasionnel ; peu commun à commun ; abondant.

Taxons inférieurs : 3 sous-espèces acceptées à ce rang en plus du type qui est originaire de l'Europe occidentale au Nord de la Russie et de  là à la Méditerrannée.

 

arenicola (E. J. O Hartert, 1894) :  depuis le Maroc jusqu'à Tripolo à l'Est puis de l'Irak et Iran jusque dans le Nord-ouest de la Chine via l'Afghanistan et le Turkestan.

hoggara (Geyr von Schweppenburg, 1916) :  massifs du Sud du Sahara.

rufescens (C. L. Brehm, 1845) :  oasis du Sud de la Lybie et de l'Egypte.