Nomenclature

Coturnix delegorguei Delegorgue (1847).

Phasianidae

Statut du taxon : accepté
Synonymie : aucune
Noms vernaculaires : caille arlequin ; Engl. harlequin quail.

 

Bibliographie

P. Milon, J. J. Petter & G. Randrianasolo,Faune de Madagascar XXXV Oiseaux, Orstom & CNRS, 1973.

W. Serle & G.J. Morel, Les oiseaux de l'Ouest africain, Delachaux & Niestlé, 1979.

J.G. Williams & N. Arlott, A field guide to the birds of East Africa, Collins 1980.

Mc Lachlan & Liversidge, Birds of South Africa, 1980.

R. Howard & A. Moore, A complete checklist of the Birds of the World, Oxford UP, 1980.

Collectif, Handbook of the birds of the world, Volume 2 - Lynx Edicions, 1994.

 

Iconographie : en recherche d'illustration pour ce taxon (in search of illustration for this species)

Jacques Urban : 3 (carte de répartition). 5 (couple en captivité), 6 (femelle : la poitrine n'a pas les taches noires de la caille des blés), 7 (femelle juvénile montrant des plages noires comme chez les mâles), 8 (mâle).

Collectif, Handbook of the birds of the world, Volume 2 - Lynx Edicions, 1994 : 2 (dessin)

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Description détaillée

 

Taxinomie : il est aisé de reconnaître que la caille arlequin forme une super-espèce avec la caille nattée (C. coromandelica) de la Péninsule indienne mais à mon avis les liens de parenté avec la caille des blés me semblent également tout aussi proche tant les espèces de ce genre sont homogènes.

 

Caractéristiques : comme la caille nattée, la caille arlequin a un plumage semblable à la caille des blés sur les ailes et les parties supérieures de la tête et du corps, peut-être moins teinté de roux : brun noirâtre, mêlé de plumes chamois et beige alors ques les ailes sont brun-châtain, parfois grisâtres. En revanche les parties inférieures sont distinctes avec un masque plus contrasté noir et blanc qui se rapproche alors de celui de la caille peinte (Synoicus chinensis). Les flancs, le ventre et les côtés du cou sont d'un beau roux presque rouge avec des taches noires en dégradé depuis les côtés du cou aux flancs mais plus nombreuses que chez C. coromandelica. La poitrine est noire à partir du collier comme chez sa cousine indienne. Les sourcils sont blanchâtres ; le bec est brun-gris à noir ; pattes couleur chair-saumon à jaunâtres ; iris marron. La femelle est assez similaire à celle de la caille des blés mais sans les taches noires et avec une teinte plus rousse sur les flancs et la poitrine plutôt tachetée de blanc. Par rapport à C. coromandelica sa poitrine a plus de taches et ses flancs sont nettement plus roux mais il est difficile de les distinguer. Taille : 16-19 cm pour un poids de 50-80 g pour le mâle et 60-95 g pour la femelle. Les sous-espèces rescencées diffèrent essentiellement au niveau des tons du plumage. Le chant du mâle est totalement différent du chant de la caille des blés étant la répétition sonore d'une sorte de "tuit-tuit-tuit" rapide.

 

Mœurs : cette espèce préfère les zones ouvertes de prairies souvent dégradées couvertes de graminées et de buissons entrecoupées de bosquets d'arbres et d'arbres isolés. Elle ne dédaigne pas les zones cultivées, les berges de cours d'eau et même les zones humides mais elle est préfère quand même les espaces plus secs et avec moins d'arbres que la caille des blés. Comme les autres espèces du genre, elle se nourrit principalement de toutes sortes de graines de graminées (Setaria, Sorghum, Eleusine, Paspalum, Panicum, Urochloa, etc.), de diverses légumineuses abondantes dans ces zones et quelques feuilles ou bourgeons d'herbacées. Les insectes sont aussi une part importante du régime notamment des jeunes qui ont besoin de protéines pour croître rapidement. La saison de nidification varie selon la latitude et la saison des pluies ; de ce fait elle est assez irrégulière, entre octobre et mars en Afrique du Sud et au Zimbabwé (juin), en juillet-septembre en Namibie, en mai-juin et novembre-décembre en Afrique de l'Est et entre avril-juillet en Ethiopie et au Soudan. La parade nuptiale du mâle en présence d'une femelle est caractéristique : il essaie de se grandir en se mettant le plus possible sur la pointe des doigts tout en étirant sa tête pour arborer son masque facial et en gonflant les plumes de la poitrine pour mettre en valeur sa couleur noire. Il se déplace ainsi autour de la femelle pendant 3-5 minutes puis se montre vite plus entreprenant. Le nid est une dépression du sol dissimulée dans la végétation souvent au milieu de touffes de graminées ; la femelle le garnit sommairement avec des herbes sèches prises sur place. La ponte est de 4-8 œufs (27-30 x 21-23 mm) assez semblables à ceux de la caille des blés mais avec des taches beaucoup plus fines voire des points sur un coquille à fond verdâtre. Elle couve seule pendant 15-18 jours. Les poussins ont le duvet classique du genre, jaunâtre-roux dessous, strié de brun et de roux dessus (moins jaune que chez C. coturnix et C. japonica). Leur croissance est rapide et commence à voleter dès 6-7 jours pour voler plus efficacement au bout de 2 semaines. Ils forment avec les parents des groupes qui restent quelques semaines ensemble.

 

L'espèce est sujette à des mouvements saisonniers liés à la saison des pluies. En général, en Afrique du Sud elle migre dans la zone de nidification lors de la saison des pluies pour remonter au Nord lors de la saison sèche mais cela ne semble pas une règle stricte. En fait l'erratisme est fréquent mais pas forcément régulier. Aucune information précise quant aux fluctuations des populations et aux conséquences de la chasse et du piégeage en vue de leur consommation mais dans l'ensemble elle est considérées comme commune ou abondante.

 

Elevage : en captivité il est conseillé de ne mettre qu'un couple par cage ou petite volière car l'espèce se montre plutôt monogame contrairement à la caille des blés ou même à la caille peinte mais plusieurs couples vivent bien dans une volière d'au moins 1,50 m X 1,50 m ; en revanche les femelles pondent mais dans cette promiscuité elles ne couvent pas. Parfois hélas, les mâles aussi bien que les femelles chassent violemment leurs concurrents lors de la période de reproduction et alors il faudra les séparer par couple. La ponte commence vers octobre-novembre et s'achève en avril-mai parfois juin. Evitez les volières humides. Les poussins ont une croissance assez rapide avec de la pâtée pour insectivores mais ils consomment très bien l'aliment pour poussins tamisé. Leur croissance n'est pas aussi rapide que les cailleteaux de la caille des blés. A l'âge adulte ils consomment aussi les granulés d'aliment 1er âge. Bague 4,2 à 4,5 à placer entre la 3e et la 4e semaine. Parfois certaines femelles en plumage juvénile ont le bas de la poitrine et une partie du ventre noir comme les jeunes mâles ; cela disparait progressivement lorsqu'elles acquièrent leur plumage adulte mais chez certaines des traces de noirs persistent. Dans l'ensemble ce sont des oiseaux très calmes lorsqu'on les approche contrairement aux cailles des blés qui ont tendance à s'effaroucher facilement, certains individus devenant même familiers au point de s'approcher pour voir ce que vous pourriez leur donner ou de venir vous manger dans la main si on ne fait pas de gestes brusques. Espèce très attachante.

 

Origine géographique : l'espèce type est résidente et nidifie en Afrique orientale depuis le Sud-ouest de l'Ethiopie et l'extrème Sud du Soudan du Sud jusque dans le Nord-est de l'Afrique du Sud, le Nord du Zimbabwé et de la Namibie pour remonter jusqu'au Nord de l'Angola et une frange littoral Sud-ouest du Congo. Elle migre dans le Sud du Soudan, le Sud-ouest de l'Erythrée, le Nord du Nigéria et ça et là en Côte d'Ivoire et peut-être au Libéria. Elle migre aussi sur la côte Ouest de Madagascar où selon le livre Faune de Madagascar cité en référence elle était supposée nicher dans le Nord de l'île. De même, le guide des oiseaux de l'Ouest africain cité en référence mentionne la présence de l'espèce au Sénégal et dans les prairies du Gabon et également comme résidente dans les Iles du Cap Vert : à vérifier. Deux sous-espèces ont été identifiées (voir ci-après) mais C. d. arabica décrite comme plus pâle ne semble pas vraiment exister en tant que réelle population : ce ne serait que des migrateurs venus d'Afrique dont probablement celui, plus pâle, qui a servi de type en 1929 car aujourd'hui rien ne confirme une différence avec le type.

 Jacques Urban 2018.

Statut dans la nature : en danger ; vulnérable ; pas globalement menacée ; fréquente ; abondante

Elevage en Europe : aucun ; occasionnel ; peu commun ; commun ; abondant

Taxons inférieurs :

 

Sous espèces :

arabica Banneman, 1929 : extrème Sud-ouest de la Péninsule arabique (voir commentaires ci-dessus).

histrionica Hartlaub, 1849 : Sao Tomé, Fernando Po (?) pas de description.