Nomenclature

Genre Gallicolumba Heck (1849)

Columbidae

Statut du taxon : accepté

Liens taxinomiques : Alopecoenas, Chalcophaps, Phaps, Otidiphaps.

Noms vernaculaires : gallicolombe

 

Bibliographie

Derek Goodwin, Pigeons and Doves of the World, 1977.

R. Howard & A. Moore, A complete checklist of the Birds of the World, Oxford UP, 1980.

Urban Jacques, Elevage des oiseaux d'ornement, J & D Editions, 1990. (en vente dans notre boutique)

Collectif, Handbook of the birds of the world, Volume 4 - Lynx Edicions 1997.

Collectif, Illustrated checklist of the birds of the world, Volume 1 - Lynx Edicions 2014.

Avec une silhouette trapue, des ailes et une queue relativement courtes et de longues pattes dénudées jusqu'au dessus de l'articulation, les genres Alopecoenas et Gallicolumba ressemblent au genre Geotrygon du Nouveau Monde. Leur taille varie entre celle d'une tourterelle rieuse et celle d'un pigeon commun. Leur plumage est toujours iridescent sur les parties supérieures chez Gallicolumba alors que la poitrine et la gorge sont blanchâtres ou grisâtres à brunâtres avec parfois une tâche colorée au milieu (Gallicolumba). Ces deux genres sont proche-parent des genres Chalcophaps, Phaps et alliés ou même Otidiphaps et Goura. Quelques espèces présentent un dimorphisme sexuel plus ou moins net. En général elles possèdent 14 rectrices mais certaines espèces n'en ont que 12 alors que certains individus peuvent en porter 16. Ce sont des oiseaux uniquement forestiers qui recherchent leur nourriture sur le sol. Celle-ci se compose de graines, de jeunes pousses et de baies mais aussi d'une grande proportion d'insectes, de mollusques et autres invertébrés. Il faudra tenir compte de cela lors de l'établissement d'un régime en captivité et ne pas lésiner sur les vers de farine, les sauterelles ramassées l'été et séchées ainsi que la pâtée pour insectivores. Actuellement on dénombre 11 espèces dans le genre Alopecoenas (+ 1 éteinte) et 7 espèces dans le genre Gallicolumba, toutes originaires de Papouasie Nouvelle-Guinée, des Philippines, du Sulawesi (Célèbes) et des archipels avoisinants jusqu'en Polynésie. Avant la séparation taxinomique les deux genres actuellement acceptés formaient deux sous-genres.

 

Seul le genre Gallicolumba possède des espèces (4) élevées en captivité et fréquemment présentent dans les parcs zoologiques. Il comprend 5 espèces qui certainement forment la même super-espèce car toutes sont originaires des Philippines et sont allopatriques. Elles sont caractérisées par la présence d'une tache rouge ou orangé sur la poitrine. Elles possèdent le même modèle de plumage et les mêmes comportements souvent complexes en période de reproduction, dont celui de se reposer fréquemment sur le sol ou sur une branche basse, la tête rentrée dans les épaules et l'extrémité du bec au milieu de la tache pectorale ou celui de relever la queue lorsqu'elles sont inquiétées. G. rufigula et G. tristigmata possèdent une tache jaune plus étendue et G. tristigmata apparait comme distincte des 6 autres par sa taille légèrement plus grande et son plumage plus proche du modèle rencontré chez Alopecoenas.

 

Modeste plaidoyer pour un conservatoire des Gallicolombes en France

 

Les genres Gallicolumba et Alopecoenas sont des colombes terrestres endémiques d'Indonésie et du Pacifique. Ils comprennent actuellement 17 espèces, je dis actuellement car 10 d'entre elles sont en passe d'être en voie d'extinction si rien n'est entrepris et ce, bien qu'aucune de ces espèces ne figure sur des listes officielles de protection. Une espèce, Alopecoenas salamonis est d'ores et déjà considérées comme éteinte puisque le dernier oiseaux vivant a été vu en 1927. De toute façon la protection sur site est illusoire puisque les causes sont bien sûr le résultat des activités humaines conjuguées à l'introduction des chats et des rats. Le sauvetage de ces magnifiques oiseaux ne pourrait se faire que par le développement de l'élevage géré par un conservatoire du patrimoine vivant initié par une collectivité afin de lui donner une légitimité. C'est d'ailleurs ce que préconise l'IUCN Red List pour nombre d'espèces. Les pays d'origine n'ont pas les moyens et la volonté de le faire mais la France le pourrait au lieu de s'acharner sur l'élevage sous la pression des lobbies qui préfèrent voir les espèces disparaître de leur "belle mort dans la nature" ! De plus, il est trop évident que ce genre de "bestioles" n'est pas aussi médiatique que le massacre des grands mammifères. Des dizaines d'exemples de ce type pourraient être cités rien que dans le monde des oiseaux comme le cas de la plupart des espèces de faisans, en voie de disparition. Inspirons-nous alors de la réintroduction du cheval de Przewalski en Mongolie grâce à un élevage effectué en France.