Nomenclature

Genre Cupressus  Linnaeus (1753)

Cupressaceae

Statut du taxon : accepté (813)

Publication : Sp. Pl.: 1002 (1753).

Liens taxinomiques : Chamaecyparis, Xanthocyparis.

Synonymie complète du genre : liste des taxons valides et synonymie (ouvrir le fichier pdf (76 ko)

Noms vernaculaires : Cyprès.

Synonymes  : Hesperocyparis Bartel & R.A.Price (2009) ; Platycyparis A.V.Bobrov & Melikyan (2006) ; Thassilicyparis A.V.Bobrov & Melikyan (2006)

 

Bibliographie

Krüssmann Gerd, Manual of cultivated conifers, 1985.

Collectif , Flowering Plants. Dicotyledons. Volume I, 1990, Edited by K. Kubitzki

D. J. Mabberley, The Plant-Book, (1ère edition 1990, 2e edition 1997, 3e edition 2009 et 4e edition en 2017).

Collectif, Flora of North America volume 2 Pteridophytes and Gymnosperms, 1993.

Aljos Farjon, World checklist and bibliography of Conifers - 1ère édition (1998).

Collectif, Flora of China volume 4 Cycadaceae through Fagaceae, 1999.

Description détaillée

 

Introduction

 

Les 17 espèces du genre Cupressus sont originaires des régions méditerranéennes jusque dans l'Himalaya et en Chine mais aussi dans le Sud-ouest des USA jusqu'en Honduras ; ce sont les cyprès vrais de l'Hémisphère Nord. Leur écologie est principalement concentrée dans les régions côtières des zones humides tempérées aux régions de montagnes et aux zones arides voire désertiques notamment en Amérique. Certains auteurs classent les espèces américaines dans un genre à part, Hesperocyparis, choix non accepté dans la majorité des publications.

 

Caractéristiques

 

Ce sont essentiellement des arbres et plus rarement des buissons à feuillage persistant. Les rameaux sont le plus souvent ascendants et rarement pendants ; ils sont décussés c'est-à-dire opposés et chaque paire implantée à 90° de la précédente. Ils sont térètes (de section circulaire mais fine) ou à 4 angles en coupe transversale. Les feuilles sont réduites à des écailles également arrangées en paires décussées qui se chevauchent quasiment. Les écailles juvéniles sont le plus souvent écartées de l'axe et piquantes alors que les écailles adultes sont proches de l'axe et émoussées. Les écailles sont homogènes sur la longueur d'un même rameau c'est-à-dire que ce dernier n'a pas d'écailles juvéniles et des écailles adultes sur une même longueur. Glandes résinifères présentes sur la face supérieure (abaxiale).

 

Toutes les espèces sont monoïques. Les cônes mâles sont solitaires et terminaux, ovoïdes à oblongs et portent de 6 à 16 microsporophylles ayant chacun 2 à 6 sacs polliniques. Les cônes femelles sont également terminaux et solitaires. Ils sont globuleux à subglobuleux et possèdent environ 8 écailles fertiles, peltées et ligneuses, épaisses, chacune abritant de 3 à 20 graines. Le cône est mûr la seconde année et est déhiscent. Les graines sont plus ou moins plates et possèdent une aile étroite qui leur donne un aspect comme embouti. En général elles se conservent plusieurs années dans des bonnes conditions, au sec et au froid d'un réfrigérateur. Germination en quelques semaines, cotylédons au nombre de 2 à 5.

 

La majorité des espèces est ou a été abondamment utilisée pour le bois : construction des sarcophages par les égyptiens ou de l'arche de Noé selon la Bible (bois de gopher) car le bois reste longtemps imputrécible mais aussi confection de statues chez les grecs. Leurs huiles essentielles est parfois utilisées en cosmétique et l'aromatisation de savons. Mais l'utilisation actuelle la plus fréquente est l'ornement des parcs et jardins après que le cyprès méditerranéen ait été abondamment planté dans les cimetières occidentaux. Plusieurs espèces sont utilisées comme brise-vent (Cupressus sempervirens dans sa forme fastigiée ou Cupressus arizonica) ou pour leur silhouette et la beauté de certain feuillage (Cupressus cashmeriana par exemple).

 

Classification

 

Depuis le début du XXIe siècle, les remaniements nomenclaturaux au sein du genre ont été très abondants et il n'est pas toujours facile de s'y retrouver car ceux-ci sont basés sur les analyses moléculaires chères aux phylogénéticiens dans leur souci de classer génétiquement les taxons mais qui échappent totalement aux botanistes qui les déterminent physiquement et les classent dans la cohérence des caractères retenus dans l'ensemble de la flore. Par exemple, les familles et les genres chez les conifères sont essentiellement définies par les cônes femelles donc introduire des divergences moléculaires pour base de la classification rompt l'unité de cette classification. De plus, l'expérience passée sur les Cupressaceae a montré que les données d'ADN mesurées ne sont que des estimations partielles des relations génétiques réelles. Par conséquent, l'interprétation des relations entre les genres au sein de la famille et des relations entre les espèces de chaque genre change continuellement à mesure que de nouvelles données ADN deviennent disponibles. C'est exactement ce que je dénonçais en 2005 dans la premier Cahier du naturaliste, préférant rester sur une classification et une nomenclature basées sur l'observation des caractères phénotypiques accessible à tous.

 Donc le genre Cupressus a fait l'objet de modifications que nous ne retenons pas ici, à savoir la création de plusieurs genres indépendants qui exacerbent le pointillisme taxinomique. En 2002 Farjon et associés décrivent une nouvelle espèce versée dans un nouveau genre : Xanthocyparis vietnamensis. Dans la foulée ils y versent Cupressus nootkatensis (Xanthocyparis nootkatensis) qui est déjà souvent inclus dans le genre voisin Chamaecyparis. En 2006 Little, sur des détails moléculaires extrait toutes les espèces du Nouveau Monde pour les mettre dans le genre Callitropsis qui était l'ancien nom de C. nootkatensis qui, nomenclaturalement parlant voyagent beaucoup ! En 2009 C. nootkatensis retourne dans le genre Callitropsis et Bartel déplace tous les taxons américains dans un nouveau genre : Hesperocyparis. De son côté, de Laubenfels fait la même chose, la même année et crée le genre Neocupressus pour les taxons américains. Enfin en 2010, Mao et associés, à partir d'autres études moléculaires, conservent l'intégralité du genre Cupressus et le divisent en 4 sections bien qu'aucun caractère morphologique ne permet une ségrégation entre les espèces du Nouveau et de l'Ancien Monde ; elles sont reportées ici pour information.

 

1. Section Cupressus : les espèces de l'Ancien Monde

2. Section Hesperocyparis : les espèces du Nouveau Monde

3. Section Callitropsis avec C. nootkatensis

4. Section Xanthocyparis avec C. vietnamensis

 

Avec cet exemple on voit bien que corréler la taxinomie aux hypothèses phylogénétiques conduira toujours à des remaniements instables qui n'apportent aucune clarté à la connaissance réelle des plantes. Si on appliquait le même pointillisme au reste du vivant nous n'aurions que des genres mono-spécifiques ! Ainsi, élever ces sections au rang du genre se heurte au phénomène de l'hybridation. Il existe très peu de cas connus ou suspectés d'hybridation naturelle dans le genre Cupressus, les seuls étant supposés entre quelques espèces sympatriques américaines à l'exception des hybrides naturels entre Cupressus nootkatensis et diverses espèces du genre comme C. macrocarpa, C. arizonica var. glabra ou C. lusitanica. Avec un statut générique ces hybrides deviennent des hybrides inter-génériques qui sont d'ailleurs classés dans un genre créé spécialement pour eux, le genre X Cupressocyparis dont le plus commun est X Cupressocyparis leylandii, un hybride d'origine horticole obtenu naturellement. En fait, il en était ainsi parce que Cupressus nootkatensis était justement classé dans le genre Chamaecyparis, genre vraiment très proche de Cupressus.

 

Or, puisque désormais ce taxon est classé dans le genre Cupressus, il faut aussi revoir la nomenclature de ces hybrides, ce que nous faisons ici en les incluant dans le genre Cupressus comme l'a corrigé Silba en 2006 en rappelant aussi que x leylandii a été initialement nommé dans le genre Cupressus par Jackson et Dallimore en 1926 et maintenu ici par anticipation. Ce n'est pas tout, il existe aussi un hybride horticole inter générique du fait du maintien du genre Chamaecyparis : X Cupressocyparis 'Stapehill Hybrid' issu du croisement entre Cupressus macrocarpa et Chamaecyparis lawsoniana. Ce constat devrait interpeler les adeptes de la nomenclature phylogénétique et verser une fois pour toute le genre Chamaecyparis dans le genre Cupressus en le plaçant au même rang que les autres, celui de la section car, un hybride inter-générique déjà improbable sur le plan naturel qui se multiplie de graines et produit des dizaines de cultivars, témoins de la diversité des recombinaisons génétiques, n'est plus, par définition, un hybride mais un métis, preuve de la proximité génétique de toutes les espèces de ce genre sans avoir recours à toutes ces recherches couteuses sur le génome, juste pour donner de l'importance à une théorie. L'observation et le bon sens coûtent moins cher et produisent les mêmes résultats surtout quand ceux-ci ne sont pas "vitaux" pour l'humanité ! Faudrait quand même relativiser et hiérarchiser les recherches !

Jacques Urban, 2020.

Taxons inférieurs : 18 espèces acceptées à ce rang + 1 taxon incertain (C. tonkinensis).
 

Cupressus abramsiana : voir C. goveniana

Cupressus arizonica

Cupressus aromatica : voir C. goveniana

Cupressus assamica : voir C. cashmeriana

Cupressus austrotibetica : voir C. duclouxiana

Cupressus bakeri

Cupressus benthamii : voir C. lusitanica

Cupressus cashmeriana

Cupressus chengiana

Cupressus darjeelingensis : voir C. cashmeriana

Cupressus duclouxiana

Cupressus dupreziana

Cupressus forbesii : voir C. guadalupensis

Cupressus funebris

Cupressus gigantea

Cupressus glabra : voir C. arizonica

Cupressus glandulosa : voir C. macnabiana

Cupressus glauca : voir C. lusitanica

Cupressus goveniana

Cupressus guadalupensis

Cupressus hartwegii : voir C. macrocarpa

Cupressus lambertiana : voir C. macrocarpa

Cupressus lindleyi : voir C. lusitanica

Cupressus lusitanica

Cupressus macnabiana

Cupressus macrocarpa

Cupressus mexicana : voir C. lusitanica

Cupressus nepalensis : voir C. toruslosa

Cupressus nootkatensis

Cupressus pigmaea : voir C. goveniana

Cupressus sargentii

Cupressus sempervirens

Cupressus tongmaiensis : voir C. torulosa

Cupressus tonkinensis

Cupressus torulosa

Cupressus tournefortii : voir C. torulosa

Cupressus vietnamensis